On appelle Haut Potentiel Intellectuel (HPI) Haut Potentiel Émotionnel (HPE) ou Haut Potentiel Sensoriel (HPS) les individus dont des connexions neuronales sont atypiques. Cette différence neuronale est visibles à l’IRM : l’information circule plus vite dans leurs neurones grâce à une gaine de myéline plus épaisse et plusieurs zones du cerveau s’allument en même temps lors du traitement d’une information. En outre, ils utilisent plus facilement leurs deux hémisphères simultanément car le corps calleux qui les relie est plus épais. C'est pour cela qu'on dit qu'ils sont neuro-atypiques. Les neurones étant aussi présents dans le cœur et dans le ventre, tout les touche intensément.
- Cela va vite (fulgurance d’esprit)
- Liens entre différents éléments que rien ne semble relier
- Sentiment d’être incompris, comme en pays étranger, de ne pouvoir parler sa « langue maternelle » qu’avec les autres HPI
- Scan et analyse de tout, tout est perçu par tout le corps : le cerveau traite beaucoup d’informations en même temps (cela peut donner l’impression que la personne est lente d’où des erreurs de diagnostique, y compris lors du test QI qui est chronométré… )
- Pas de bouton stop : ça pense tout le temps !
On imagine à tord qu’être HPI signifie ne pas avoir de problème, être bon en classe (surtout en maths !) avoir plein d’atouts et d’avance dans la vie. En réalité, ce don est à double tranchant. Sentiment de décalage, inadaptation, incompréhension, isolement, difficultés relationnelles, déprime, angoisses et pensées obsédantes sont le lot de nombreux atypiques. Un cerveau qui voit tout, anticipe, calcule et prévoit amène une grande souffrance dans un monde qui se soucie peu de son prochain et de demain. L’ hypersensible se sent généralement moins doué que les autres, voire inférieur. Il utilise son extra-lucidité pour s'introspecter et son regard est aussi tranchant et précis qu'un scalpel, autant dire qu'il n'est pas doux avec lui-même. Il aura donc toutes les peines du monde à croire en ses potentiels, même affirmés par des thérapeutes qualifiés, tant la distance avec son vécu est élevée.
Comment savoir si on est HPI ?
Officiellement il faut passer un test de QI. Mais il n’est qu’un indicateur (biaisé) parmi d’autres. On peut être très intelligent intellectuellement (HQI) mais avoir une attitude ou un comportement de prédateur, utiliser cette intelligence pour son unique intérêt. Hors une des caractéristiques communes des Zébrés (ou Cygne vs le vilain petit canard) est de faire passer le bien de tous avant soi. Les HP sont des êtres profondément aimants et altruistes (exception faite de ceux qui ont basculé du côté obscur de la force ! car il y a des HP PN)
Ils ne se sentent pas supérieur aux autres, bien au
contraire, ils sont tellement critiques à l’égard d’eux-même qu’ils
peuvent mettre du temps à croire et accepter d’être surdoué. Nombreux sont hypersensibles, hyperempathes et hyperesthésiques.
Et après ? Cela change quoi de savoir ?
Sentiment de décalage voir même d’imposteur, son hyperémotivité et son déficit d’inhibition latente peuvent s’avérer handicapant. Une personne HPI ne connaissant pas son mode de fonctionnement et ayant été entourée d’exemples neurotypiques va continuer de se fondre dans le décor et de continuellement s’adapter. Cette tentative de faire sien ce qui ne l’est pas (le faux self) l’amène à demi-vivre, engendrant souffrance et dépression. Il peut en découler toutes sortes de réactions et troubles : peurs, agoraphobie, colères, spasmophilie, phobies sociales, troubles obsessionnels compulsifs (TOC)... Le gros point commun des HP est le déni de leur valeur ce qui les rend vulnérables face aux manipulateurs (PN).
La prise de conscience peut être longue (parfois des années) et remuante mais aussi fulgurante. C’est comme si toute votre vie re-défilait avec une explication, que tous les éléments s’assemblaient comme les pièces d’un puzzle. Le sentiment de décalage s’explique au lieu d’être perçu comme un problème. La différence peut alors être comprise et acceptée au lieu d’être subit. Les talents latents, tout le potentiel, est ainsi disponible.
Se connaissant mieux, la personne va pouvoir ajuster sa vie, ses relations, son travail et s’épanouir. Elle ne tombera plus dans un entre-deux ou dans les griffes d'un pervers. Bon, il faudra toujours faire face à se sentiment que le monde va doucement, à l’angoisse de voir que le système actuel va se fracasser mais cela peut aussi devenir un challenge stimulant pour incarner le changement que nous aimerions voir dans ce monde.
Pathologie ou HPI ?
Il arrive que des enfants demandent si on peut leur enlever ce don qui les fait se sentir si différent qu’ils en souffrent. Les HP sont des gens gentils, qui croient à tort que tous les autres le sont aussi. Il arrive aussi qu’ils soient diagnostiqués bi-polaires ou bordeline car certains traits de caractères se superposent, notamment l’hyper-émotivité. Un Haut-Potentiel sent tout fort. Il est très triste, très heureux, très en colère…. Les 5 sens envoient des informations directement au cerveau. Ses sens étant hyper développés et les connexions neuronales plus performantes, on comprend aisément que ça tilte (comme un flipper) par moment. La dépression est souvent une conséquence d’un atypisme non identifié. Quel dommage d’engluer la psyché de ces génies pour tenter de les apaiser. Autres caractéristiques fréquentes : l’anxiété et la "tétanie" car il y a tellement de possibles que cela devient effrayant ou compliqué de faire un choix.
Face à un environnement présentant trop de stimulations sensorielles : bruits, lumières, foule, odeurs, contacts physiques… le haut potentiel se sentira agressé et submergé. Résultat : une vague d’émotions pour faire baisser la pression, une grande fatigue, de la confusion pouvant amener la personne à se refermer sur elle-même dans une phobie sociale plus ou moins modérée.
La mécanique du profil atypique est plus fine, le rendant plus vulnérable. Souvent incompris par les neurotypiques qui ont la peau dure comme un éléphant comparé à eux qui sont touchés directement dans leur moelle, ils pensent que le problème vient d'eux, qu'ils ont quelque chose qui cloche, qui n'est pas normal. En cela ils ont raison, ils ne sont pas dans la norme mais cela ne doit pas être vu comme un problème mais plutôt comme une richesse. Parfois, la personne a vécu tellement de traumatismes que son génie est accaparé par sa survie, du coup moins visible. C’est ce que Fabrice Micheau appelle « la douance invisible ».
Et l’école dans tout ça ?
Nombreux HPI souffrent de dys (dyslexie, dyscalculie, dysgraphie, dysorthographie….) et s’ennuient en classe. Morceler un programme, ne pas apprendre l’histoire dans l’ordre chronologique, rester assis sans bouger alors que leur esprit fourmille d’idée est un supplice. Ne supportant pas l’injustice, envers eux ou leur camarades, ils peuvent avoir des réactions épidermiques et intenses prises à tort pour de l’insolence…
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J’ai le sentiment que toutes ces personnes extra-lucides sont là pour aider à faire évoluer les consciences, à transiter vers un monde plus juste, empreint de relations bienveillantes. Si les enfants ne rentrent pas dans le moule c’est qu’il est peut-être temps de le briser...
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